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Le nombre de décès prématurés dus à la pollution atmosphérique continue de diminuer dans l’UE, mais des efforts supplémentaires sont nécessaires pour parvenir à un environnement exempt de substances toxiques

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Actualités Publié 15/03/2023 Dernière modification 03/08/2023
4 min read
La qualité de l’air en Europe ne cesse de s’améliorer et le nombre de personnes qui meurent prématurément ou souffrent de maladies dues à la pollution atmosphérique est en baisse. Toutefois, selon l’analyse de l’Agence européenne pour l’environnement (AEE), publiée aujourd’hui, la pollution atmosphérique reste le principal risque sanitaire environnemental en Europe, et des mesures plus ambitieuses sont nécessaires pour respecter les lignes directrices sanitaires de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

 

L’AEE a publié son évaluation complète «Qualité de l’air en Europe 2022», qui présente l’état de la qualité de l’air en Europe, évalue les incidences de la pollution atmosphérique sur la santé et les écosystèmes et identifie les sources d’émissions dans l’air.

Selon l’analyse de l’AEE, la pollution atmosphérique continue de poser des risques importants pour la santé en Europe, provoquant des maladies chroniques et des décès prématurés. En 2020, 96 % de la population urbaine de l’UE était exposée à des concentrations de particules fines (PM2,5) supérieures au seuil préconisé dans les lignes directrices de l’OMS de 5 microgrammes par mètre cube (µg/m3) d’air. La pollution atmosphérique nuit également à la biodiversité et endommage les cultures agricoles et les forêts, causant des pertes économiques importantes.

 

Au moins 238 000 décès prématurés dus aux particules fines dans l’UE

La mauvaise qualité de l’air, notamment dans les zones urbaines, continue d’affecter la santé des citoyens européens. Selon les dernières estimations de l’AEE, au moins 238 000 personnes sont décédées prématurément dans l’UE en 2020 en raison d’une exposition à une pollution par les PM2,5 supérieure au seuil préconisé dans les lignes directrices de l’OMS de 5 µg/m3. La pollution par le dioxyde d’azote a causé 49 000 décès prématurés dans l’UE, et l’exposition à l’ozone 24 000.

Outre des décès prématurés, la pollution atmosphérique est à l’origine de problèmes de santé et entraîne des hausses de coûts importantes pour le secteur des soins de santé. Par exemple, en 2019, l’exposition aux PM2,5 a entraîné 175 702 années de vie vécues avec une incapacité (AVI) en raison d’une maladie pulmonaire obstructive chronique dans 30 pays européens.

Remarque: comme pour les années précédentes, les incidences des différents polluants atmosphériques sur la santé ne doivent pas être additionnées afin d’éviter une double prise en compte due à un double emploi de données. C’est le cas pour la mortalité et la maladie.

Entre 2005 et 2020, le nombre de décès prématurés dus à l’exposition aux PM2,5 a diminué de 45 % dans l’UE. Si cette tendance se poursuit, l’UE devrait atteindre l’objectif du plan d’action «zéro pollution», à savoir une réduction de 55 % des décès prématurés, d’ici à 2030.

Néanmoins, des efforts supplémentaires seront nécessaires pour atteindre la vision «zéro pollution» pour 2050, qui consiste à réduire la pollution atmosphérique à des niveaux qui ne sont plus considérés comme nuisibles à la santé.

 

Perte de biodiversité, dégâts sur les forêts, les cultures

La pollution atmosphérique nuit également aux écosystèmes terrestres et aquatiques. En 2020, des niveaux dommageables de dépôts d’azote ont été observés dans 75 % de la surface totale des écosystèmes de l’UE. Cela représente une réduction de 12 % depuis 2005, tandis que l’objectif du plan d’action «zéro pollution» de l’UE est d’atteindre une réduction de 25 % d’ici à 2030.

Selon l’analyse de l’AEE, 59 % des zones forestières et 6 % des terres agricoles ont été exposées à des niveaux dommageables d’ozone troposphérique en Europe en 2020. Les pertes économiques dues aux impacts de l’ozone troposphérique sur les rendements du blé se sont élevées à environ 1,4 milliard d’euros dans 35 pays européens en 2019, les pertes les plus importantes ayant été observées en France, en Allemagne, en Pologne et en Turquie.

 

Plus de la moitié des émissions de particules fines proviennent de la consommation d’énergie dans les bâtiments

Selon l’analyse de l’AEE, la principale source de pollution par les particules en Europe est la combustion de carburants dans les secteurs résidentiel, commercial et institutionnel. Ces émissions sont principalement liées à la combustion de combustibles solides pour le chauffage des bâtiments. En 2020, lesdits secteurs étaient responsables de 44 % des émissions de PM10 et de 58 % des émissions de PM2,5. Les autres sources importantes de ces polluants sont l’industrie, le transport routier et l’agriculture.

De plus, l’agriculture s’est avérée responsable de la grande majorité (94 %) des émissions d’ammoniac et de plus de la moitié (56 %) des émissions de méthane. En ce qui concerne les oxydes d’azote, les principales sources étaient le transport routier (37 %), l’agriculture (19 %) et l’industrie (15 %).

Globalement, les émissions de tous les principaux polluants atmosphériques dans l’UE ont continué à diminuer en 2020. Cette tendance se poursuit depuis 2005 malgré l’augmentation considérable du produit intérieur brut (PIB) de l’UE au cours de la même période, note l’analyse de l’AEE.

 

Contexte politique

Le pacte vert pour l’Europe vise à améliorer la qualité de l’air et à aligner davantage les normes de l’UE en matière de qualité de l’air sur les dernières lignes directrices de l’OMS sur la qualité de l’air. Le plan d’action «zéro pollution» de l’UE fixe une vision pour 2050 où la pollution de l’air, de l’eau et des sols est réduite à des niveaux qui ne sont plus considérés comme nocifs pour la santé et les écosystèmes naturels.

En octobre 2022, la Commission européenne a proposé une révision de la directive sur la qualité de l’air ambiant, qui prévoit des seuils de pollution plus stricts, un droit renforcé à un air pur – y compris des dispositions potentielles permettant aux citoyens de réclamer une indemnisation pour les atteintes à la santé par la pollution atmosphérique – des règles plus strictes en matière de surveillance de la qualité de l’air, et une meilleure information du public.

 

Note aux éditeurs

L’AEE estime la mortalité due à l’exposition à la pollution atmosphérique depuis 2014. Jusqu’en 2021, l’AEE a utilisé les recommandations du rapport 2013 de l’OMS pour prouver l’existence de risques pour la santé de la pollution atmosphérique. Dans l’évaluation de cette année, l’AEE applique pour la première fois les nouvelles recommandations relatives aux incidences sur la santé énoncées dans les lignes directrices de l’OMS sur la qualité de l’air 2021.

En raison du changement de méthodologie, le nombre estimé de décès est plus faible qu’auparavant et l’AEE a mis à jour ses estimations antérieures afin de suivre de manière cohérente les progrès et les changements relatifs en vue d’atteindre les objectifs du plan d’action «zéro pollution».

Certaines études indiquent que des incidences sur la santé, y compris des décès prématurés, peuvent se produire déjà à de faibles niveaux de pollution atmosphérique. L’AEE a estimé ces incidences considérablement plus élevées sur la santé dans une «analyse de sensibilité» spécifique, résumée dans la note d’information sur les incidences sur la santé.

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